Comment apprend-t-on?

Illustration article - Comment apprend-on ? Favoriser l'apprentissage des apprenants pour une formation en ligne. Formateur, formation digitale

Apprendre, qu’est-ce que ça veut dire ? Quand on est formateur et que l’on souhaite créer, concevoir ou animer une formation, il est important de comprendre ce qu’est « apprendre » pour favoriser l’apprentissage des apprenants. 

Une de mes définitions préférées du verbe apprendre est celle de Denis Bédard : « Apprendre est un processus multidimensionnel impliquant des stratégies cognitives et affectives, métacognitives et collaboratives. Il en résulte d’un changement relativement durable, qui a un impact sur les perceptions du monde. »

Les stratégies cognitives sont les moyens qu’utilise l’apprenant pour mémoriser ou acquérir les connaissances dans une formation. Tandis que les stratégies affectives agissent sur la motivation. Si vous avez vécu des expériences négatives lors de certains apprentissages, alors votre cerveau associe plus facilement ces connaissances ou ces pratiques avec une émotion négative. Cela peut nuire plus ou moins fortement au moment d’apprendre.

Les stratégies métacognitives concernent plutôt votre organisation, le temps que vous décidez d’allouer à vos apprentissages, votre capacité à vous auto-évaluer et à modifier vos stratégies. Ces tactiques sont la clé de la réussite pour l’apprenant.

Enfin l’apprentissage avec ses pairs, dans une ambiance constructive et paisible ou de confiance permet aussi de construire des apprentissages mémorables.

Les stratégies cognitives

Il existe plusieurs stratégies cognitives de traitement de l’information telles que décrites par Christian Bégin, en 2008. En voici quelques unes :

  • sélectionner l’information : la surligner est un bon début mais ce n’est pas très efficace, cela ne suffira pas, il faudra passer par les étapes suivantes :
  • la répéter en la reproduisant fréquemment : réciter ou expliquer à quelqu’un permet de tester que l’on a retenu et compris.
  • la décomposer en séparant les éléments : écrire une méthode opératoire, par exemple ou résumer un texte.
  • comparer en recherchant des caractéristiques similaire ou différentiantes d’un concept.
  • élaborer, c’est à dire transformer l’information pour l’exprimer sous une forme différente : écrire un tutoriel ou élaborer une carte mentale.
  • organiser : construire un ensemble selon une disposition qui permette d’en augmenter la valeur. Elaborer un tableau des caractéristiques d’un outil par exemple.

L’affect, les émotions et la motivation 

Les émotions agréables favorisent l’apprentissage tandis que le stress le bloque. Aujourd’hui, il n’y a plus d’élèves ou d’apprenants stupides (que l’on pourrait maltraiter!) mais des personnes stressées ou qui sont dans un état de mal-être empêchant de se concentrer suffisamment (qu’il faut rassurer!).

Pour apprendre, une personne doit mobiliser son attention, c’est un des piliers de l’apprentissage. En effet il s’agit de sélectionner les informations afin de les enregistrer en mémoire profonde. Cette disponibilité ou cette capacité est favorisée par une ambiance faite de confiance réciproque impulsée par le formateur. Si cette ambiance est constituée de rires, d’émotions positives, de jeux joyeux et néanmoins sérieux, pour tous alors bingo, l’apprentissage est en bonne voie.

Voici une exemple d’activité de démarrage de formation ou de journée de formation que l’on appelle aussi brise glace ou encore ice breaker très utile pour instaurer une ambiance favorable aux apprentissages et au collectif. Ce jeu m’a été communiqué par Jean-Sébastien Plourde et Éric Tremblay, de la Coopérative de développement régional Québec-Appalaches.

  • 🎡 S’attacher aux autres (rires garantis)
  • 👥👥 : si les participants ne se connaissent pas
  • 🕰 15-20 minutes.
  • 🔧 Matériel requis : pelote de ficelle ou de fil.
  • 🤹🏻‍♀️ Déroulement : Placez les participants en cercle, debout ou assis. Commencez en leur disant votre nom et un fait qui vous concerne (par exemple, « j’ai sept frères et soeurs », « je possède un iguane », ou « je peux me lécher le coude » et ainsi de suite). Tenez la balle par le bout de la ficelle et lancez-la à une autre personne du cercle. Celle-ci doit à son tour dire son nom et un fait la concernant. En tenant la ficelle, elle doit ensuite lancer la balle à quelqu’un d’autre. Refaites la même chose jusqu’à ce que tout le monde tienne un bout de la ficelle. Ensuite, reprenez le jeu, mais dans l’ordre inverse, en faisant rouler la balle à la personne qui vous l’a lancée la première fois. Mais avant de pouvoir le faire, vous devez dire son nom et le fait qui la concerne!

La motivation ou plutôt les motivations ont plusieurs origines : intrinsèque si vous avez envie de progresser dans votre profession par exemple, vous voulez en savoir plus ou extrinsèque si vous voulez faire plaisir à vos parents, votre patron ou gagner plus. La motivation intrinsèque joue un grand rôle dans l’attention.

 

Les stratégies métacognitives

Pour apprendre, l’apprenant applique différentes stratégies métacognitives. Une bonne stratégie métacognitive commence par la planification de ses apprentissages. Le secret étant l’étalement et la bonne répartition de ses apprentissages.

La deuxième consiste à s’autoréguler. En effet, se contrôler, s’auto-observer pour prendre conscience de ses propres mécanismes permettra de gagner en efficacité puis de réajuster ses façons de procéder.

Le formateur guide, facilite et favorise les apprentissages grâce aux activités qu’il a concoctées mais aussi grâce à l’aide et aux techniques à apprendre qu’il impulse. Il peut par exemple indiquer une méthode permettant de répartir les activités dans le temps, de les étaler. Le formateur va permettre à l’apprenant d’anticiper, d’envisager les connaissances, procédures, actions ou situations qui peuvent se présenter à lui.

Il favorise aussi des exercices d’auto-observation, il peut poser la question : « Combien de temps avez-vous passé à effectuer cette tâche, comment évaluez vous votre efficacité dans telle ou telle activité ? »

L’apprentissage collaboratif

La co-construction de ses apprentissages est un modèle d’apprentissage les plus intéressants. On apprend des autres, de leurs erreurs ou encore des questions qu’ils formulent et que nous n’osons pas poser. On apprend par mimétisme en observant et en reproduisant bien sûr, on apprend encore mieux en s’épaulant, en équipe lors de la production d’un travail collectif puis à l’issue de celui-ci en exprimant son ressenti et en écoutant celui de ses pairs.

Le travail collaboratif prépare aussi les plus jeunes au monde de l’entreprise. Les activités de résolution de problèmes impliquent un engagement mutuel des individus dans un effort coordonné pour effectuer une même tâche, résoudre ensemble un même problème. Il nécessite confiance, motivation et solidarité. Et c’est un réel plaisir de résoudre un problème en équipe, une vrai source d’adrénaline.

Une activité de démarrage, avant une activité de résolution de problème, plus longue, peut être impulsée avec cet ice-breaker :

  • 🎡 Activité brise glace pour favoriser l’esprit d’équipe et l’estime de soi :
  • 🕰 Compter 1 min / apprenants
  • 👥👥 Les participants se connaissent déjà :
  • 🤹🏻‍♀️ Dessiner une marguerite à 8 pétales sur une feuille. Inscrire au centre le nom de votre voisin de gauche.
  • Indiquer dans un pétale une qualité de votre voisin, recommencer autant de fois que vous voulez indiquer des qualités. Une fois terminé, faites tourner les feuilles vers la droite, jusqu’à ce que chacun ait obtenu sa feuille.

En bref

Comme le disait Jean Piaget, le sujet apprend en s’adaptant à un milieu et c’est en agissant sur le monde qu’il apprend. Le cerveau est plastique et l’on peut apprendre à tout âge.

L’apprentissage collaboratif regroupe un bon nombre des éléments clés de l’apprentissage selon D.Bédard : pour travailler ensemble, nous devons nous organiser (métacognition), ensemble nous vivons des émotions constructives, nous nous enrichissons mutuellement et sortons donc transformés de l’expérience. Le formateur favorise notre organisation et la bienveillance émotionnelle en plus d’apporter son expertise. Pour lui la difficulté réside dans la gestion de la diversité des profils, l’organisation des espaces qu’ils soient numériques ou présentiels et le temps de préparation.

Références

Denis Bédard, 2009, « Innover dans l’enseignement supérieur », puf.

Christian Bégin, 2008 « Les stratégies d’apprentissage, un cadre de référence simplifié. » https://www.erudit.org/fr/revues/rse/2008-v34-n1-rse2410/018989ar.pdf

Bulles les formatrices Ezlearn Conseil : Frédérique Bertelet, ingénieure pédagogique et Adeline Rigaud consultante webmarketing et stratégie digitale. Formation "Concevoir, créer et vendre sa formation en ligne".

Qui sommes-nous ?

  est un organisme de formation certifié Qualiopi.

Nous sommes deux expertes – Frédérique, en ingénierie pédagogique et Adeline, en webmarketing – qui se sont réunies pour élaborer la formation digitale « Concevoir, créer et vendre sa formation en ligne ». Le but ? Permettre aux formateurs ou aux futurs formateurs de créer une formation digitale engageante – et de la vendre en appliquant la bonne stratégie webmarketing.